La farandole des mots perdus

Comment dire quand on étouffe

De n’être aimée qu’à l’esbroufe

Ne  savoir ni où ni quand

La colère à tous les temps

Va semer sa graine au vent

L’absence de l’autre à sa vie

L’humiliation dans la nuit

Au silence accumulé

Derrière le voile déchiré

La honte devient vérité

Respirer à contre temps

Sous le poids de son amant

Attendre chaque jour la voix,

Sans savoir pour qui pour quoi,

Venir annoncer l’effroi

Un sourire de circonstance

Un regard plein d’élégance

Donne le change avec brio

Et la violence de ces mots

En secret creuse le tombeau

La fatigue de l’existence

Devant cette constance

Oblige la résignation

Au son triste du violon

A remplir toute la maison

L’empreinte de l’impuissance

Emporte toute espérance

La violence légitimée

De tout le monde ignorée

Continue sa destinée…

Mais la vie est énergie

Elle apporte après la pluie

Son refrain inlassable

D’une voix insondable

La force d’être capable

Capable de rébellion

Capable d’avoir raison

Le respect pour soi-même

De l’estime pour emblème

A son cœur dire « je t’aime »

Solange Colas